21 janvier 2011

T'es pas assez tanné

C'est ce que ma meilleure amie m'a dit hier.

Selon elle, je ne suis pas encore assez tanné de ma situation.
Si j'avais atteint l'écoeurantite aigue selon elle, j'affrontrais mes peurs et j'arriverais à prendre toute la médication nécessaire pour aller mieux.

Je suis tellement découragée, moi je suis convaincue que je l'ai atteint cette écoeurantite, au point de pensé à me tuer régulièrement. Je ne le ferai pas parce que je suis curieuse et que au fond de moi il y a de l'espoir et je vais continuer de me battre.

J'ai peur de tout, c'est attroce. Je n'étais pas comme ça avant et ça l'empire et je ne sais pas comment l'arrêter. Je sais que je dois prendre la médication et je la prend progressivement, mais probablement pas assez vite. J'ai tellement peur des effets secondaires, j'ai tellement peur de vomir, j'ai peur d'être comme ça toute ma vie. La psy me dit que je vais m'en sortir, moi je ne vois pas comment.

Je ne suis pas capable couper le cordon entre mon cerveau et ses scénarios catastrophique et ma réactivité à mes sensations corporels qui sont normal. De lire un status facebook ou d'entendre aux nouvelles que la gastro court me fait faire des attaques paniques. De manger ou boire un liquide chaud me déclanche des malaises. D'avoir un rendez-vous de prévu me fait rester au lit pendant des jours à ne pas me sentir bien.

Oui j'essaie de vivre. Je sors tous les jours. Épicerie, marche, comissions...
Mais des fois ils me faut des heures pour me convaincre que tout va bien se passé. Je fais tout ce que je dois faire parreil, mais je vis dans la peur sans arrêt.
Mon corps reçoit le message de mon cerveau que je suis en danger, donc je suis toujours en mode défense et c'est épuisant.

Avez-vous déjà eu peur? Vraiment peur? Peur comme si vous étiez confronté à un grizzly ou si quelqu'un pointait une arme sur vous? Moi je ressens cette peur tout le temps.

Il y a beaucoup trop de jours où je ne sais pas pourquoi je devrais continuer de me battre. Je suis vide en dedans, je n'ai rien à offrir. Si vous pourriez voir à l'intérieur de moi, vous suariez que je me sens comme si j'étais en train de mourrir, j'ai des démons en moi tout le temps.

En thérapie je ne vois pas de progrès, j'ai l'impression de patauger sur place. La psy elle est convaincue que je vais m'en sortir. La psychiatre elle, je ne l'ai pas vu depuis presque 2 mois, je sais que lundi elle va me dire d'accélérer ma médication, mais j'ai peur, je suis terrifié, je ne sais pas comment.

J'ai du mal à gérer ma vie, mes émotions ont toujours le dessus sur ma raison.
Je ne veux pas mourrir, mais je ne sais pas comment vivre.

4 commentaires:

L'impulsive montréalaise a dit…

Pour l'instant, je te dirais de prendre une seule minute à la fois et un seul effort à la fois. Commence par ça. Après, c'est encore loin. Prends soin de toi miss. Câlin.

Ren a dit…

Quand je travaillais comme un fou pour rattraper le retard sur mon travail, je me sentais au bord d'une crise de panique. J'ai un ami qui a été tellement surmené, qu'il a eu une dépression nerveuse. Il a dû se ralentir. Grosso modo quand on essaie de faire ce dont l'on n'est pas capable ou ce que l'on ne veut pas faire, cela mène à la panique, la peur. Il faut reconnaître les signes, les limites.

Ta meilleure ami n'a pas raison. Ce n'est pas une question d'être assez tanné. Il s'agit de la manière dont on vit sa vie. Beaucoup de monde dit qu'il faut vivre chaque jour comme il est le dernier jour de sa vie, mais qu'on y pense, cela peut provoquer une énorme panique. Épicure disait le contraire, vivre chaque jour comme c'est le premier, comme il n'y a rien à craindre, si on meurt demain, peu importe. Vis chaque instant dans la plénitude de la vie comme un instant t'offre un trésor miraculeux. Sinon la vie devient plus difficile. Je ne dis pas qu'il faut être optimiste. C'est qu'il faut se contenter juste au nécessaire, et cela c'est magnifique.

Voilà mon avis.

Ð ♥ a dit…

Je suis d'accord, ton amie n'a pas raison, loin de là. C'est pas une histoire d'être tannée ou pas, c'est pas aussi simple. Et quelqu'un qui pense comme ça n'a jamais vécu ce que tu vis en ce moment et ne peux clairement pas comprendre.

C'est normal que ce soit difficile, et je comprends ce que tu dis quand tu dis que tu te sens vide à l'intérieur. C'est comme si ton corps existait, mais que tu mourrais tranquillement, et que ça, personne ne le voyais. Je suis passée par la moi aussi, mais pas par les peurs constantes. Je crois qu'il y a de l'espoir pour toi, et que même si tu prends ta médications tranquillement, tu finiras par fonctionner normalement et être en paix avec toi même. Il faut seulement du temps, beaucoup de temps. Mais ça viendra.

Caro a dit…

Merci à tous de votre support.
Hier soir on s'est parlé un peu elle et moi en personne. Elle a admit que elle ne pouvait pas comprendre, puisqu'elle n'avait pas mes peurs.